Le projet régional Equal(c)ity, porté par le Bureau pays Belgique et Luxembourg de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et financé par la Commission européenne, vise à améliorer les services urbains dans 4 villes de l’Union européenne (UE) dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur legenre (VSBG) envers les personnes migrantes en développant 4 boîtes à outils spécifiques. Aujourd'hui nous vous proposons d'en apprendre plus sur la boîte à outils spécifique développée au Luxembourg. Pour toute information complémentaire, veuillez contacter sluis@oim.int et marie.sadler@fed.lu.
Luxembourg - Objectifs
L’asbl Femmes en Détresse s'engage ensemble avec l’OIM Belgique et Luxembourg dans un partenariat ayant pour but d’adresser les différentes formes de VSBG envers les femmes migrantes, qu’elles soient demandeuses ou bénéficiaires de protection internationale (DPI/BPI), issues d’une deuxième ou troisième génération, ou se trouvant en situation irrégulière sur le territoire.
Le développement d’une boîte à outils de formation vise, via le renforcement des connaissances et des capacités des professionnel·le·s de première ligne susceptibles de faire face à telles situations, à mieux identifier, orienter et protéger les victimes. Bien qu’adaptée aux besoins spécifiques de la Ville du Luxembourg, la boîte bénéficiera d’une approche multifacette et multidisciplinaire, avec la contribution d’expert·e·s indépendant·e·s issus du monde académique, du terrain, de l’OIM et d’autres villes de l'UE.
Activités - État des lieux
La première phase du projet a permis d’identifier les besoins et les lacunes en matière de VSBG touchant les femmes migrantes sur le territoire luxembourgeois. À cette fin, un questionnaire et une enquête en ligne ont été développés. Le premier est utilisé lors des entretiens menés au sein des structures d’accueil, de réception et d’intégration pour DPI/BPI. L’enquête s’adresse quant à elle à un public plus large. Celle-ci a permis aux 62 acteurs et actrices clé d’évaluer leurs connaissances et aptitudes professionnelles dans les différents contextes de VSBG et a offert la possibilité de s’exprimer, de façon anonyme, sur les obstacles et défis rencontrés dans l’assistance portée aux personnes migrantes.
La récolte et l’analyse des résultats sont intégrées dans un rapport contenant un état des lieux de la situation juridique et sociale autour des VSBG envers les personnes migrantes au Luxembourg. Une annexe contient les coordonnées des différents services de support de première ligne pour femmes migrantes.
Le modèle de l’enquête en ligne sera inclus dans la boîte à outils et adaptable à d’autres acteurs et/ou villes de l’UE qui souhaiteraient mener un exercice similaire sur le terrain.
Résultat de l'enquête
Environ 85% des répondants affirment avoir déjà été confrontés à une situation impliquant une femme migrante victime d’une forme de VSBG. Il s’agit de professionnel·le·s travaillant au sein de structures d’accueil pour DPI/BPI, de services de support pour femmes et filles victimes de violences, d’associations œuvrant à l’intégration des personnes migrantes sur le territoire, d’acteurs étatiques, communaux, relevant du secteur de la santé, l’éducation, ou de la recherche.
Parmi les nombreux obstacles rencontrés au quotidien par les professionnel·le·s, il est fait mention de la barrière linguistique et culturelle, ainsi que le manque de temps et d’engagement nécessaires afin de construire une relation de confiance avec la victime. Il en ressort également une difficulté à aborder le thème de la sexualité, à se familiariser avec les différents statuts et procédures juridiques, ainsi qu’une crainte de ne pas savoir comment réagir correctement face à une situation de violence liée à une coutume ou croyance d’un pays étranger.
Un manque d’outils de formations sur les VSBG incluant des notions d'interculturalité est avéré, justifiant ainsi les objectifs poursuivis par le projet Equal(c)ity. Bien qu’adaptés en fonction du public-cible, les thèmes de formation chercheront, autant que possible, à analyser des cas pratiques pour renforcer l’assistance portée aux femmes migrantes sur le terrain.
Prochaines étapes
Le développement de la boîte à outils de formation se déploiera au courant de l’année 2020 en privilégiant une approche inclusive et complémentaire. Les outils chercheront à répondre aux besoins et lacunes identifiés. Les entretiens et les échanges sur le terrain se poursuivent à cet égard. Les témoignages et avis de femmes issues et/ou représentantes de communautés migrantes seront également inclus, autant que possible, dans le processus.
Les acteurs ayant organisé auparavant ou actuellement des formations liées aux thèmes des VSBG et/ou de lamigration seront invités à échanger davantage. Ceci afin de créer des synergies et de ne pas reproduire des outils existants. Le projet bénéficie également du support d’un panel d’expert·e·s qui révisera les outils développés en fin d’année.
En 2021, une série de formations à l’attention de professionnel·le·s de première ligne sera pilotée par les partenaires du projet. Le feedback reçu et les bonnes pratiques seront inclus dans la finalisation de la boîte à outils.
Publié le 25 mai 2020